•  Bassin houiller lorrain:  un manifeste interculturel contre l'extrême-droite

     

    Du Habsterdick (Stiring-Wendel) à la Cité Mouzaia (Créhange), de Far à la Cité Maroc (Creutzwald), le Bassin Houiller reflète encore le brassage de populations d'origines différentes, embauchées en raison des besoins de main-d'oeuvre dans les mines et arrivées par vagues successives : Allemands, Polonais, Italiens, Ukrainiens, Algériens, Marocains, ...mais aussi "pieds noirs" et chtis.

    Terre d'immigration, le Bassin Houiller est aussi une région frontière. Territoire de passages, de contacts culturels, il s'est constitué une identité que ses habitants revendiquent. On y est français parlant le Platt, français d'origine immigrée; on se dit salut, ädde, ciao, et on y mange pizzas, merguez, polenta et couscous.

    Pour lancer sa "bataille du charbon", la République a fait appel aux travailleurs immigrés. Ils s'installent avec leurs familles et contribuent au dynamisme économique, à la renaissance de la vie sociale et culturelle.

    Les crises sont passées par là: déclin économique, déclin démographique, déclin industriel (charbon, chimie), politiques d'austérité, fermetures d'hôpitaux, d'écoles, défaillances d'entreprises.... Le taux de chômage est l'un des plus forts de Lorraine.
    Il serait plus fort encore si le Luxembourg, l'Allemagne et la Belgique n'ouvraient leurs portes pour accueillir 80000 travailleurs frontaliers tous les jours.

    L'avenir est incertain, il suscite peur et angoisse.
    Certains, aujourd'hui, montrent du doigt nos voisins, nos concitoyens, les Said, les Mario, les Irma et les Nabila, nos camarades de classe, nos collègues de travail, .... Accueillis hier à bras ouverts et qu'il faudrait virer aujourd'hui !

    Parce que solidarité et accueil sont des mots qui signifient quelque chose pour nous, nous appelons à ne donner aucune voix aux candidats du Front National, aux candidats qui véhiculent racisme et xénophobie.

    Parce que l'avenir, il faut le prendre à bras le corps. Le Bassin Houiller n'a pas besoin de coupables; il a besoin d'une ambition, d'une dynamique, d'une volonté républicaine.

    «Se heeschen Angelo, Mohamed a Mario, se frecke lo uewen, d'Maria hannerëm Uewen e Land ouni Zigäiner, ouni Italiener, ouni Marokaner ass kee fräi Land! » * Daniel Laumesfeld (in « Récits, chansons, poèmes franciques » L’Harmattan 2005) (Ils s'appellent Angelo, Mohamed et Mario, ils crèvent là haut, et Maria derrière le fourneau. Un pays sans Gitans, sans Italiens, sans Marocains n'est pas un pays libre !)

    Anastaze-Ruf Muriel metteur en scène et comédienne en lutte, Arti Louis Chanteur – auteur-compositeur, Atamaniuk Hervé DAC ville de sarreguemines, Bauer Edouard musicien , Beckrich Fernand militant syndical et ancien athlète, Bei Uns Dahem association de promotion du francique, Brizzi Alain artiste clown, Castel Coucou galerie d'arts, Caudy Richard militant syndical , CGT interpro Moselle Est, CFDT Moselle Est, Duchscher Hubert militant syndical, Emmaüs Forbach, Federation pour le Lothringa Platt, Fogelgesang Eva musicienne , Federation Syndicale Unitaire moselle (SNUipp, SNES, SNEP,UNATOS, SNASUB,...), GEW Saarland Fédération de l'éducation, afiliée au DGB, Helm Roland Chanteur – auteur-compositeur, Hurstel Jean ancien directeur ACBHL, président de banlieues d'Europe, Les amis de la Sicile association culturelle, Ligue des Droits de l'Homme Moselle , Ligue de l'enseignement Moselle , Maurin René militant associatif et syndical, Meichelbeck Luc militant syndical, Metzger Régis militant associatif et syndical, Metzinger Christian Chanteur-auteur-compositeur, Meyer Vincent Professeur des universités, MRAP Moselle , Nousse Jo Chanteur – auteur-compositeur MANNIJO, Pohlmann manfred Chanteur – auteur-compositeur MANNIJO, Rispail Marielle Co-autrice du « Platt pour les nuls », Schuler Pascal président d'association, Simon Frederic le carreau forbach, union départementale CGT, union départementale CFDT

     


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  •  Comment le Luxembourgeois est devenu langue nationale.

    Au Luxembourg, à l'inverse de la culpabilisation des locuteurs franciques de France, de Belgique et d'Allemagne, la perception linguistique évolue aujourd'hui vers une conscience de l'identité linguistique luxembourgeoise *(1).

    Alors que les dirigeants du Luxembourg, dès la formation de cet état en 1815, faisaient tout pour écarter la langue du peuple (favorisant le français, l'allemand ou le néerlandais au gré de leurs alliances politiques...), la population ne tardait pas à réagir, faisant du luxembourgeois (Lëtzebuergesch) le fer de lance de son identité. Cela ne fut pas du goût des dirigeants. En 1896, le socialiste C. M. SPOO se trouva seul à demander l'utilisation du luxembourgeois à la Chambre des Députés (30 voix contre – 1 abstention). Les arguments des députés de l'ordre établi sont presque incroyables au vu de la conscience linguistique des parlementaires de l'actuelle « Chamber » luxembourgeoise. Voici, entre autres perles parlementaires usant à foison de termes comme « patois » ou « idiome », un extrait de ces interventions: « ....la dignité parlementaire nous prescrit un certain décorum, décorum de mise extérieure. Personne ne s'est jamais permis de mettre les pieds ici en blouse. Personne ne s'est jamais permis d'employer ici un patois quelconque du pays. » Suite à ces « arguments », C. M. SPOO tint en francique luxembourgeois un discours en faveur de la défense de la langue luxembourgeoise.... que les sténographes reproduisirent en allemand, étant incapables de transcrire ce discours en langue luxembourgeoise!

    C'était en 1896: aujourd'hui, la majorité des interventions parlementaires se font en luxembourgeois et sont bien sûr retranscrites en luxembourgeois. Cet immense chemin parcouru est dû au peuple luxembourgeois, notamment à l'attitude de résistance de celui-ci vis-à-vis de l'envahisseur nazi. Cette résistance allait se manifester de façon éclatante le 10 octobre 1941 lors de la fameuse « Personenstandsaufnahme » * (2) au cours de laquelle les Luxembourgeois suivirent en masse le mot d'ordre lancé par les organisations de résistance et répondaient trois fois « Lëtzebuergesch » aux questions concernant la nationalité, la langue maternelle et l'appartenance ethnique, alors que seules les options « Deutsch » et « Français » étaient proposées sur les formulaires de ce recensement hitlérien. Tout un peuple, porté par son identité linguistique, tenait tête aux nazis.

    Les organisations néo-nazies allemandes n'ont d'ailleurs jamais digéré cette dignité héroïque des Luxembourgeois vis-à-vis de leur langue. En 1980, le journal d'extrême-droite « Deutsche National-Zeitung » publiait notamment, dans la tradition national-socialiste; « Der deutsche Dialekt wurde als luxemburgische Sprache deklariert. Die Bevölkerung aber redet deutsch und liest deutsch ». (« Le dialecte allemand fut déclaré langue luxembourgeoise. Pourtant la population parle allemand et lit l'allemand ». La publication de cet article provoqua un tollé à la « Chamber » luxembourgeoise qui déboucha sur l'importante motion du 17 juin 1980, adoptée à l'unanimité, et dont l'introduction est la suivante: « D'Chamber protestéiert géint di Schmod, déi eiser Hémecht an eiser Sprooch periodesch vun däitscher Säit ëmmer erëm ugedo gëtt ». « La Chambre des Députés proteste contre l'outrage, émanant du côté allemand, qui est porté périodiquement à notre patrie et à notre langue ». Cette motion prie le gouvernement de préparer un projet de loi sur le régime des langues. Ce projet aboutit (nb: nous ne sommes pas en France où aucune des dizaines de propositions de loi sur le statut des langues n'a été suivie d'effet à l'Assemblée!) à la loi du 24 février 1984 par laquelle le luxembourgeois est déclaré langue nationale unique.

    Quelques bémols sont toutefois à notifier. Comment se fait-il que le Luxembourg fasse la sourde oreille et la grande muette quant au triste sort réservé à la langue luxembourgeoise dans ses aires de diffusion en France, en Belgique et en Allemagne? Comment se fait-il que la date du 10 octobre, de par son importance fondamentale quant à l'identité culturelle de ce pays, ne soit même pas célébrée nationalement au Luxembourg et que la Fête Nationale luxembourgeoise continue d'être de seule obédience grand-ducale?

     

    * (1) Sources « Projet de loi sur le régime des langues » n° 2535 – Chambre des Députés – Session ordinaire 1982-1983. Président de la Commission: Claude PESCATORE.

    * (2) Recensement que l'envahisseur nazi voulait utiliser pour déclarer « allemande » la population luxembourgeoise.


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  •  La négation de l' identité francique  en France, en Allemagne et en Belgique.

     

    Le plus difficile pour le mouvement linguistique et culturel francique est de débarrasser la langue et la culture transfrontalières franciques de l'étiquette « allemande » que le jacobinisme français et l'impérialisme allemand lui ont à tort accollée.

    Chaque « plattophone » habitant l'hexagone porte en lui les marques infamantes d'accusations du type « Boche de l'Est » ou « Spountz ». Depuis la fin de la seconde guerre mondiale, la culpabilisation linguistique des locuteurs franciques de Moselle est passée par des sommets. Parler Platt en France revenait à être l'héritier en ligne directe de la « Kultur maudite ». Les mensonges historiques allant bon train, Platt voulait dire « allemand »; c'est-à-dire nazi.... D'où les pires culpabilisations: la partie francique de la Moselle étant accusée par la propagande française d'être un « nid de collaborateurs ». Ces mensonges ont été formellement contredits par des milliers de témoignages et l'inlassable travail de recherche de l'historien Marcel NEIGERT*(1) sur la résistance antifasciste en Moselle * (2).

    Comment expliquer le fait que ces informations historiques d'importance capitale soient si peu répercutées au niveau national * (3)? Comment expliquer la quasi-absence dans les livres d'Histoire de la question des « Malgré-Nous », ces 120.000 Alsaciens, Lorrains et Luxembourgeois enrôlés de force pour servir de chair à canon pour les besoins de la folie guerrière nazie?

    La « réparation historique » n'a jamais eu lieu. Or, celle-ci est nécessaire car les traumatismes ne s'effaceront pas en quelques générations. Les Mosellans attendent que soit mis fin aux amalgames historiquement et linguistiquement erronés. Et dire qu'aujourd'hui encore, la plupart des Français (et des Lorrains!), quand ils n'ignorent pas purement et simplement le fait linguistique francique, pensent que le Platt est un « reste des annexions »!

     

    Les luxembourgeophones de l'Arelerland, le pays d'Arlon en Belgique, souffrent également de ce pitoyable amalgame. Le sénateur P. NOTHOMB affirmait: « Les habitants patoisants de notre région, blessés de certaines confusions insultantes, ont tout fait depuis la première guerre pour ne plus être confondus par les ignorants et les imbéciles avec les envahisseurs de 1914.» *(4).

     

    En Allemagne, les locuteurs de Platt sont aujourd'hui encore accusés de parler un allemand « déformé », un langage de paysans. Les brimades et moqueries fusent à l'encontre de ceux qui ne veulent pas adopter un « reines Hochdeutsch » (« un allemand pur »). Seule la région de Cologne (où le « Kölsch »- francique ripuaire- est très en vogue) et dans une certaine mesure la Sarre semblent échapper à cettte situation du fait d'une conscience linguistique qui s'est développée ces dernières décennies, notamment en milieu urbain.

     

    * (1): in « La résistance en Moselle ». Cahiers n°7 & n°10 du Cercle Jean Macé – Ligue de l'Enseignement. * (2): « En Moselle, les groupes de résistants se sont formés sur une base syndicale: fer, charbon ou cheminots ». « Dès les premiers mois de l'annexion, les dialectophones se donnent le mal de parler français et portent le béret basque ». Intervention lors de la Conférence « La résistance en Moselle » (10 décembre 1981 - Grand Salon de l'Hôtel de Ville de Metz). * (3): Notamment la question des « maquis-refuges » des réfractaires et déserteurs de Moselle francique contre lesquels la Gestapo exerça une répression terrible.

     

    (Photo: Stroosseschëld zu Rosbrück / ACBHL)

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  •  L'origine francique de l'épée DURENDAL.

    Les cours d’Histoire de nos écoles relatent les aventures de Roland, le guerrier franc armé de son épée, la Durendal.

    Par contre, les Professeurs des Ecoles n’évoquent jamais le fait que Roland parlait francique, ni la signification de Durendal.

    Voici donc l’origine du nom de l’épée de Roland. Il provient des deux mots franciques:

    "Duren " (=les ronces) et "Dal " (=la vallée).

    " La vallée des ronces ", ça ne vous rappelle rien ?
    Bon sang, mais bien sûr : il s’agit de " Roncevaux " !

     

    Photo: le pas de Roland, près d'Itxassou au pays basque.

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  •  12ème édition du Musek a Greechen

    Samedi 12 Octobre 2013

     

    à la Salle des Fêtes de Sierck-les-Bains (Moselle) .

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    COMPLET ! / AUSVERKAT!

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    Chaque année, le second samedi d'octobre, a lieu à Siirk (Sierck-les-Bains, Pays des Trois Frontières/Dräilännereck) une manifestation liant culture francique, interculturalité musicale et intégrant la promotion des produits locaux

    Le "Greechen" , c'est le vin nouveau du Pays des Trois Frontières. Issu des vignobles de Contz ou de Haute-Kontz (les plus septentrionaux de France), il constitue pendant quelques jours seulement une rareté succulente, à déguster avec modération. La 12ème soirée " Musek a Greechen " aura lieu dans l' ambiance conviviale de la Salle des Fêtes de Sierck-les-Bains le samedi 12 octobre 2013 à 20h30. L’édition de cette année sera exceptionnelle puisqu’elle accueillera un duo de virtuoses indiens.

    Au programme:

     

    MAHARAJ (Inde )

     

    La famille Maharaj a depuis plusieurs générations forgé des musiciens exceptionnels dans la ville sacrée Varanasi (aussi appelée Bénarès ou Kashi) aux bords du fleuve Gange en Inde du Nord.

    Anshuman Maharaj a étudié le sarod (luth indien) auprès du maestro Narendra Nath Dhar.

    Accompagné de son frère Vibhas Maharaj, il s'est produit lors des plus importants festivals de musique en Inde. Vibhash Maharaj est fasciné dès son plus jeune âge par le tabla, instrument de percussion digital joué depuis quatre générations dans sa famille. Il enseigne aujourd'hui la musique à l'Université Hindoue de Bénares (BHU).

    Tous deux sont les fils et élèves de Pandit Prakash Maharaj, joueur de tabla et un des membres fondateurs du légendaire „Music Ensemble of Bénares“ qui a sillonné toute l'Europe dans les années 80 avec plus de 700 concerts à son actif.

     

    MANNIJO (Moselle - Rhénanie)

    Le trio joue en seconde partie de soirée sur son terrain favori dans la cité médiévale. Manfred POHLMANN (guitare folk,épinette, chant) , Jo NOUSSE (guitares, chant) et Patrick RIOLLET (claviers, choeurs) vont interpréter leurs chansons « transfrontières » déjà présentées dans de nombreuses régions de France, en Suisse, en Autriche, dans toute l'Allemagne, au Luxembourg et en Belgique. Le groupe entrera en studio fin octobre pour commencer les enregistrements de son 5ème album qui sortira en 2014!

     

    Ce double concert exceptionnel est organisé par l’Association Culturelle du Val Sierckois. De succulentes assiettes (terroir ou végétarienne) seront à disposition du public.

     

     

     

     

    Prix d’entrée: 8,€ Prix assiette: 8,€

     

    Réservations conseillées:
    03 82 83 21 09 ( après
    17h)
    ou 06 52 57 10 12 (après 17h)


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